Err

Histoire des livres de chasse


La longue histoire de la chasse aux chiens courants, antérieure même à l'invention de l'imprimerie (vers 1450), est jalonnée de traités de référence.
 
Après des manuscrits latins, les premiers traités de vénerie écrits en français datent du XIVe siècle: Guillaume Twici, le célèbre Gaston Phébus, comte de Foix (1387), Henry de Ferrières (Le livre du roy Modus, composé vers 1360 et imprimé en 1486).
 
Au XVIe siècle, paraît le plus important texte français sur la vénerie, celui de Jacques du Fouilloux, gentilhomme poitevin (1561). Il est suivi de La chasse du loup de Clamorgan (1566). À la même époque, c'est le roi de France, Charles IX, qui compose un traité de la vénerie du cerf, sous le titre le plus approprié, La chasse royale (publié en 1625).
 
Les commandants de la vénerie du roi ou des gentilshommes de province vont rédiger par la suite des traités qui vont nourrir la tradition de la grande vénerie française, modèle unique dans une Europe dont le centre est Versailles: R. de Salnove (1655), Gaffet de La Briffardière (1742), J.B. Le Verrier de la Conterie (1763), Goury de Chamgrand (1769), J. d'Yauville (1788).
 
Au XIXe siècle, les traités de vénerie ne disparaissent pas. Les noms de Boisrot de Lacour, Le Couteulx de Canteleu, Chabot ou d'Armaillé rappellent de célèbres veneurs et des auteurs remarquables. Mais il apparaît aussi à cette époque, suite naturelle de la théorie, de nouveaux ouvrages aux pages mémorables: les récits et les souvenirs. Le veneur se raconte avec plaisir et aime partager sa passion. Aussi ces textes rencontrent rapidement un grand succès !
 
Le plus célèbre de ces mémorialistes reste le marquis de Foudras dont les ouvrages (publiés entre 1849 et 1914) ont nourri la passion de générations de veneurs. À sa suite, et jusqu'à nos jours, viennent D'Osmond, Halna du Fretay, La Besge, Gasté, Martimprey, Vialar ou les piqueurs Daguet. Les plus beaux laisser-courre revivent sous leur plume, illustrés avec élégance par Karl Reille, Xavier de Poret ou Charles-J. Hallo.
 
Ainsi, à travers manuels et récits, les ouvrages de vénerie forment un remarquable témoignage -sur plus de six siècles- des rapports entre l'homme et la nature. Conservant un vocabulaire spécifique très ancien, ces textes témoignent d'une tradition dont les animaux et les chiens sont les principaux acteurs.