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M. Genevoix
La dernière harde

Montbel
En stock
2018
Livre neuf
Montbel, 248 pages
25,00 €
800g
Description
Le célèbre roman de vénerie de Maurice Genevoix (1890-1980) : le combat épique entre un piqueur expérimenté et un magnifique cerf. La Futaie rencontre trois fois le Rouge, lui sauvant la vie à chaque fois, en attendant que le cerf soit prêt pour la rencontre décisive, de meute à mort, combat ultime de l'homme face à la nature.
Superbement illustré de 42 dessins en couleurs d'Estelle Rebottaro, réalisés spécialement pour cette édition.
 
Maurice Genevoix (1890-1980) est surtout connu pour ses œuvres de guerre et ses livres régionalistes inspirés par la Sologne, comme Raboliot (prix Goncourt 1925), La dernière harde (1938) ou La forêt perdue (1967). Élu à l'Académie française en 1946, il en devint secrétaire perpétuel en 1958.
 
Naturaliste dans l'âme, artiste de talent, Estelle Rebottaro possède un coup de crayon original. Elle qualifie elle-même son travail de dessin aquarellé”, même si elle utilise majoritairement les pinceaux. Crayons, encres, aquarelle et gouache, sa technique n'exclut aucun média diluable à l'eau.

 

Livre neuf.

Paris, Montbel, 2018. in-8, 14,5 x 20,5 cm, broché, 248 pages.


EXTRAIT :
 
Ce chien-là était bon rapprocheur et savait la bête qu'il voulait. Ni danseur, ni babillard, il s'assurait tranquillement aux branches et ne pataugeait point dans le change.
Une troisième fois, il relança le Vieux. C'était à l'orée de l'enceinte, près des étangs. La Bréhaigne, sans qu'il y eût paru, avait tiré de ce côté-là. Elle regardait déjà la lisière, toute prête à sauter dans le clair en emmenant les bêtes derrière elle. Le dix-cors entendit le chien, se rasa comme les autres fois. Mais au moment où il se couchait, il vit que la Bréhaigne sautait. Alors il devina que sa dernière chance de salut allait peut-être lui échapper ; que s'il persistait davantage à remuer le change au hasard, il ne mettrait pas en défaut le quêteur collé à sa voie.
Dans l'instant, il prit son parti, bondit vers la lisière et réussit à la toucher au moment même où les dernières bêtes passaient.
L'une d'elles était le daguet rouge. Ce fut vers lui que vint s'achever la pointe du Vieux des Orfosses. Il se jeta devant le daguet, le bouscula un peu de l'épaule et le maintint au-dedans de l'enceinte. Il n'avait pas eu besoin de le presser de toute sa force : une brève poussée avait suffi. Quand le chien poussa son récri, ce furent deux cerfs, un daguet rouge et un grand vieux dix-cors, qui partirent devant lui et s'enfoncèrent dans la futaie.
Alors commença, pour le Rouge, une promenade longue et sévère. Le chien continuait de crier en filant bon train derrière eux. Sa clameur discordante exultait à grand vacarme : on eût dit que plusieurs chiens ensemble hurlaient à travers la futaie. Et bientôt, en effet, d'autres chiens hurlèrent avec lui.
Peut-être étaient-ils trois ou quatre. Mais le Rouge, déjà, croyait qu'une meute entière le poursuivait dans les Orfosses.