Paris, Montbel, 2006. 16 x 21 cm, in-8, broché, 128 pages, 8 planches.
Ce texte sur l'histoire de la vénerie en Picardie et sur l'équipage Picard piqu'hardi fut imprimé à Chauny, dans l'Aisne, en 1906 sous forme d'une brochure in-4 de 68 pages avec 15 planches hors texte. Tirée à petit nombre, elle est déjà qualifiée de très rare” par Thiébaud en 1934. L'auteur est Paul Laforêt qui publia quelques années plus tôt, chez Pairault en 1898, une biographie du marquis de Bologne Un veneur d'autrefois... et en 1909 chez le même imprimeur E. Ronat, Chauny pendant l'invasion de 1814.
L'équipage Picard piqu'hardi fut l'un des plus célèbres d'Ile-de-France. Fondé en 1845 sous la direction du baron de Poilly, du vicomte de Courval et du jeune vicomte Roger de Chezelles, il se sépara en 1852 du vautrait Poilly laissé aux deux premiers. Ce vautrait sera vendu en 1859 et une partie des chiens sera rachetée par l'équipage de cerf que Roger de Chezelles, bientôt rejoint pas ses frères Henry puis Arthur, conserve de son côté. Ils adoptent la tenue bleue à col et parements ventre de biche pour les maîtres et rouges pour les hommes.
De 1853 à 1855, l'équipage est dirigé par l'aîné des frères Chezelles, Roger, avec Émile de Songeons et Auguste Thélu. Ils fondent alors la Société de chasse de Saint-Gobain. De 1874 à 1876, Picard piqu'hardi est cédé au comte de Brigode et au marquis de Lubersac, puis Henry de Chezelles en reprend la direction jusqu'en 1884. Il est alors remplacé par le marquis de Lubersac.
En 1887, c'est la seconde génération des Chezelles qui reprend l'équipage : Gaëtan et Étienne, fils de Henry.
À la mort de Gaëtan en 1895, c'est leur beau-frère, le comte de Bertier, qui reprend l'équipage. Il est ensuite repris par son neveu Richard de Chezelles jusqu'à la première guerre mondiale.
Le vicomte Henry de Chezelles publia deux ouvrages de qualité : L'homme de cheval, soldat ou veneur et Vieille vénerie, souvenir et traditions.
Né en 1959, Arnaud de Lassence est médecin à Paris. Peintre et dessinateur animalier, il pratique l'aquarelle, la plume, le pastel, le lavis et la gravure.
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EXTRAIT DE L'OUVRAGE
« Si les débuts de Picard piqu'hardi n'avaient pas été heureux, le maître ne pouvait en attribuer la cause qu'à l'indocilité de ses chiens, car les hommes qu'il avait choisis avaient fait leurs preuves et méritaient toute sa confiance. Le premier, Charles Merçay, dit Lamy, avait vu le jour en plein Poitou, patrie de du Fouilloux, pays des bons veneurs. Il était entré tout enfant au service de M. Jacquot, châtelain du pays, en qualité de marmiton. Mais les nouvelles fonctions, avec lesquelles il débutait dans la vie, n'étaient pas de son goût?; au lieu de surveiller les sauces, il aurait préféré le plein air à la suite des chiens de son maître. Aussi chaque fois qu'il pouvait s'esquiver de la cuisine, c'était pour courir au chenil où aboyaient les quarante poitevins du châtelain de Saint-Maurice. Un jour, il y resta plus longtemps que de coutume, et quand il revint à son fourneau, il s'aperçut avec épouvante que « le fricot » du patron était carbonisé. Il lui fallut avouer sa faute?: « Eh bien, vilain galopin, lui dit M. Jacquot, puisque c'est le chenil qu'il te faut, tu vas y aller, et tout de suite ». L'enfant ne se le fit pas dire deux fois, et au bout de trois ans il connaissait son métier de valet de limier. Avec l'âge, l'ambition lui vint?; il entra comme valet de chiens à cheval chez M. Chabot, qui habitait le château de Nieul-l'Espoir. Là, comme à Saint-Maurice, on ne chassait que le cerf et le chevreuil. L'équipage, qu'il dirigeait seul, couplait avec ceux de MM. Jacquot, son ancien maître, Émile de la Besge, le doyen actuel des veneurs de France, et de Maichin, de non moins illustre renommée. Avec de tels professeurs, le jeune Lamy acquit de la réputation; sollicité par le duc des Cars, il entra chez ce dernier comme premier-piqueur. Malheureusement l'équipage fut licencié au bout de deux ans; mais, pendant cette période, il avait pu s'adonner au courre du sanglier que son maître chassait de concert avec M. de la Besge en forêt de Moulière. C'est alors qu'il quitta le Poitou pour aller en Limousin chez le comte de Monstiers- Mérinville qui chassait le loup avec M. Lecointre. Là encore Lamy n'eut pas de chance; l'équipage mit bas au bout de deux années qu'il était à sa tête. Chaudement recommandé par son maître, il eut la bonne fortune d'entrer en fonction avec MM. de Brigode et de Lubersac, et, quand ceux-ci se séparèrent, il resta pour diriger l'équipage du châtelain de Folembray au service duquel il est depuis bientôt trente ans. »
PARU DANS LA PRESSE
« Une vénerie d'une autre époque certes, mais qui mérite de perdurer dans ces principes qui en faisaient une belle” vénerie. Un livre vraiment rare dans une édition soignée et agrémentée d'aquarelles, dont la lecture est instructive. »
Vénerie, 2e trimestre 2006.